En dérive - Réalisation

Faire un film en images numériques suppose d'entretenir un dialogue permanent entre l'envie de raconter et les possibilités offertes par la technique de travail. Il faut pour cela accepter l'idée que l'amoncellement des possibilités offertes par la machine n'est ni une fin en soit, ni un obstacle à la pleine expression de son œuvre.

Le film a été entièrement réalisé en images de synthèse. Il comporte très peu d'emprunts à la réalité.

Les personnages devaient s'insérer naturellement dans un contexte précis : l'homme assis à sa table, le chauffeur, conduisant son camion. L'utilisation de squelettes associée à la cinématique inverse (méthode d'animation utilisant des effecteurs et permettant d'animer les mouvements sur le principe de la marionnette) a facilité d'un coté l'animation des mouvements (vol de l'oiseau, marche de la femme) et de l'autre la position exacte des poses (les mains de l'écrivain et du chauffeur).

Des phénomènes naturels, tels que les rides des vagues sur la mer, le vent dans le drapeau ou les fumées, ont fait appel à des techniques un peu plus sophistiquées, telles que des déformations spatiales (objet invisible ayant un impact sur son environnement) et des animations de particules (simulation des fumées).

L'univers sonore du film, essentiellement composé de bruitages,a été réalisé à partir d'un matériau assez composite. Des enregistrements (voix du speaker, bord de mer, moteur de bateau...) associés à des sons totalement artificiels (vent, tonalité basse du camion, interférences) ont été complétées par quelques éléments issus de banques sonores. L'important était ici l'ambiance provoquée par chacune des sonorités. Le film ne comporte pas de musiques additionnelles, afin d'utiliser la musicalité des bruitages pour caractériser l'espace.